Verdict le 26 septembre pour les « patrons voyous »
Par Didier Bidaux le mercredi 28 juin 2006 à 18:31- Chez nous
Le tribunal correctionnel de Dieppe rendra son verdict le 26 septembre, dans l'affaire des « patrons voyous » qui avaient vidé leur entreprise de conditionnement de parfums avant de disparaître en janvier 2003, abandonnant à leur sort leurs 47 salariés.
Les 75 plaignants, d'anciens salariés de la société Palace Parfums, à Saint-Nicolas-d'Aliermont, ont assisté à l'audience de mardi.
Le procureur Jean-Daniel Regnauld a réclamé des peines sévères à l'encontre de ceux que le ministre de l'Emploi de l'époque, François Fillon, avait qualifié de « patrons voyous ».
Il a requis trois ans de prison ferme et 50.000 euros d'amende contre Peggy Maaz et Nadim Khouri Klink, principaux responsables de Palace Parfums et de sa maison-mère, Parfums des champs.
Il a demandé 12 mois fermes, 30.000 à 40.000 euros d'amende et l'obligation d'indemniser les victimes contre Philippe Nanot, ancien gérant de l'entreprise.
Des amendes de 3.000 euros ont été réclamées à l'encontre de Rony Maaz et Elisabeth Eluard, son ex-épouse.
Seul Ronny Maaz, gérant de la société, était présent à l'audience. Peggy Maaz, sa soeur de 41 ans, et le concubin de celle-ci, Nadim Khouri Klink, 44 ans, tous deux de nationalité franco-libanaise, sont au Liban, sous le coup d'un mandat d'arrêt international.
Tous sont poursuivis pour banqueroute, abus de biens sociaux par détournement de matériels, travail dissimulé ou complicité.
Après un long exposé des faits et un interrogatoire minutieux de Ronny Maaz, le président Manuel Urbano a résumé la situation: "Grosso modo, la famille Maaz a payé M. Nanot pour liquider. Elle a pris les actifs et elle est partie ailleurs..."
Philippe Nanot avait donné rendez-vous aux employés avant la Noël 2002 en leur promettant un autre travail à leur retour des vacances de fin d'année.
Pour les 47 salariés en janvier 2003 et 28 anciens membres du personnel, eux aussi concernés par le travail dissimulé, Me Marie-Pierre Ogel a évoqué la superbe propriété évaluée à 3 ou 4 millions d'euros de la famille Maaz à Enghien (Val-d'Oise).
Pour le travail dissimulé, estimé à plus de 30.000 heures en quatre ans, Marie-Pierre Ogel demande environ 700.000 euros auxquels elle veut que soient ajoutés 1.500 euros de préjudice pour chacun des 75 salariés qu'elle défend.
Les prévenus encourent cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende.
Le jugement du tribunal correctionnel relancera l'action entreprise devant le tribunal des prud'hommes qui l'attend pour rendre sa décision concernant le paiement des heures supplémentaires.
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