« Et ce ne sera pas un château grand cru, mais un pavillon grand cru , annonce-t-il dans un sourire après avoir mis un peu moins d'une heure pour vendanger. Avec ces vingt pieds, je récolte chaque année entre 30 et 60kg de raisin, du noir et du blanc. Mais je suis incapable de vous dire la provenance de ce cépage.

Cette année le raisin est d'excellente qualité », reprend Gérald Pellerin, fier de sa vigne plantée là au beau milieu de son jardin, entre rosiers et chèvrefeuilles.

« C'est un vrai virus, la vigne. Je l'ai transmis à mon fils qui a lui aussi sa vigne, lui-même a également transmis le virus à son fils qui l'aidera mercredi pour la vendange. Bientôt, on pourra dire que le Cru du Mesnil se bonifie de génération en génération. »

Après avoir cueilli les grappes, le retraité entrepose sa précieuse récolte dans un demi tonneau et commence le travail pour extraire le jus.

« Je monte dedans et je danse la gigue avec mes grosses bottes pour tasser les grappes et obtenir du marc". Ensuite, il faudra laisser reposer une semaine et séparer le jus qu'il mélangera plus tard avec de l'eau et du sucre. "Et après, je mets une petite touche personnelle mais là, c'est un secret ».

Ce n'est qu'en janvier prochain que Gérald Pellerin mettra son vin en bouteille dans sa cave, son havre de paix. Sa petite fille lui a, comme chaque année, confectionné des étiquettes qu'elle a elle-même dessinées. « Je n'ai plus qu'à les coller », souligne-t-il.

Le retraité pourra ensuite inviter ses amis à savourer « Le Cru du Mesnil », un vin apéritif à déguster uniquement dans la petite pièce du sous-sol d'un pavillon de banlieue. (AP)