Mais les policiers découvrent que Christophe a, depuis le drame, une liaison avec une collègue de travail.
Et, le 8 octobre 2003, il est placé en garde à vue, et, contre toute attente, il passe aux aveux. Aux policiers, il raconte :
« Je me suis réveillé vers 3 heures du matin, et je me suis assis sur le lit pour réfléchir. J'ai regardé ma femme dormir sur le ventre. Je ne sais pas pourquoi, j'ai posé ma main au niveau de sa nuque, tout en plaquant sa tête contre l'oreiller. Pendant cinq minutes. »

Christophe n'avance aucune autre explication. Puis, il revient sur ses aveux. Depuis, il nie toujours. Ce qui n'empêche pas qu'il fut présenté cette semaine à Rouen, devant la cour d'assises de Seine-Maritime.

« Je conteste avoir tué ma femme. Vous savez, je suis quelqu'un de simple qui n'a jamais fait de mal à personne. J'aimais mon épouse. » a-t'il dit en préambule à son procès.

A la barre, la famille de Christophe Tonnetot ne croit pas à la piste criminelle. Il est tour a tour décrit comme « un enfant calme, courageux, sérieux ». Comme « quelqu'un de droit et de juste. Surtout pas agressif ». « C'est le gars pointilleux, posé, réservé. Il aimait sa femme et formait, avec Isabelle, un couple très heureux. C'est certain, il n'a pas pu commettre ce crime ! »

Mais les avocats des parties civiles ne partagent pas de cet avis : « La famille que je représente est une famille atteinte par une tristesse inconsolable et par une certaine colère à cause du système de défense de M. Tonnetot. Il est passé aux aveux, puis s'est rétracté. Ce n'est pas sérieux. Vous êtes l'auteur de la mort d'Isabelle ! Vous l'avez tuée car vous ne supportiez plus votre vie, votre femme, et que vous étiez amoureux d'une autre. Un jour, la bouilloire a explosé. Même, votre réaction après son décès accrédite cette thèse. Dix jours plus tard, vous aviez retrouvé le sourire, la joie de vivre. En réalité, vous étiez un veuf joyeux. »

L'avocat général réclamera 25 ans de réclusion criminelle : « Il n'y a que lui qui ait pu commettre les faits. A l'origine, nous aurions pu passer à côté de ce crime, car certains éléments laissaient penser à une mort naturelle. Le crime était presque parfait. »

Me Guillaume Routel, croit à l'innocence de son client : « Mesdames, messieurs, des doutes subsistent dans ce dossier. Il n'y a pas de preuves matérielles ! Christophe est innocent ! »

Les jurés de la cour d'assises ne l'ont pas suivi dans cette voie et ont condamné Christophe à rester 20 ans dans la prison !